Mardi soir, a eu lieu, en la grande salle de l’Hotel de ville, l’assemblée générale de la Colonie de vacances de Martigny. Le président, M. Jean Actis, releva les noms des différentes personnalités présentes, à savoir : MM. Pierre Veuthey, préfet, Roger Marin, député,
Edouard Morand, président du Grand Martigny, Georges Roduit, conseiller et Denis Puippe, directeur des écoles. Les points essentiels composant l’ordre du jour peuvent être résumés comme suit : lecture du procès-verbal de la dernière assemblée par M. Georges Roduit ; le rapport présidentiel ; le rapport d’exploitation 1964 par M. Gaston Moret, directeur de la Colonie; les comptes lus par M. Georges Moret, caissier ; la modification des statuts, modification qui a pour but notamment de mettre les dispositions statutaires en accord avec la nouvelle situations issue de la fusion. Un membre du comité, M. Georges Roduit a présenté sa démission. Ce secrétaire dévoué s’en va après treize ans de fructueuse collaboration. M. Jean Actis remercia chaudement M. Roduit pour sa féconde activité au sein de la société.
Sont nommé pour quatre ans : MM. Edouard Morand, président et Vital Dabellay, conseiller, les deux en tant que délégués de la commune. Mme Fernand Germanier, MM. Pierre Franc, Georges Moret, Pierre Pouget, Rémy Saudan, Jean Actis et Denis Puippe.
L’assemblée désigna le président en la personne de M. Jean Actif. C’est M. Vital Darbellay qui assumera le poste de vice-président. Deux contrôleur de compte ont également été élus pour une période de quatre ans : Mm. Jean Bolin et Gilbert Guex.
Se sont en outre exprimés, MM. Edouard Morand, Pierre Veuthey, Roger Moret, ancien président de la Colonie, Mlle Digier, infirmière visiteuses, etc. Ces orateurs ont particulièrement fait état de la possibilité d’utiliser la Colonie, en dehors des deux mois d’été. D’autre part, la Commune et la commission scolaire examineront la question de l’organisation de classes d’hiver, solution qui, pour l’instant, présente certaines difficultés.
A signaler encore que les inscriptions à faire parvenir à Mlle Digier, pour la garçons, seront arrêtées au 31 mai 1965. Les éventuelles places disponibles seront alors mises à dispositions des autres communes du district. Il nous semble judicieux de donner ici quelques extraits du rapport fouillé présenté par le président, M. Jean Actis; l’orateur, en quelques mots brossa un tableau complet de la situation présente.
190 membres
La Colonie est constituée, sous forme d’association. Cette société compte actuellement 190 membres. Font partie de cette dite association, toutes les personnes qui paient une cotisation, en espèce ou en nature fixée à cinq francs au minimum. M. Actis rappela ensuite quelques renseignement essentiels concernant la vie de la Colonie. Celle-ci résulte de la fusion des anciennes colonies de vacances de Martigny-Bourg et de Martigny-Ville qui avaient chacune leur chalet à Champex. La fusion de ces deux colonies a coïncidé avec la construction du bâtiment de Ravoire. Celui-ci représente un investissement de près de 500’000 francs. Ce montant se compose de 20’000 francs – prix d’achat du terrain – de 400’000 francs – prix de construction de l’immeuble -, le solde représentant l’agencement intérieur et les différents frais de premier établissement. Ces investissements ont été reconnus, pour leur majeure partie, par les services fédéral et cantonal de l’hygiène, pour la subvention à la construction. Cette dernière est également fonction de la proportion des enfants menacés ou suspects de la tuberculose qui séjournent à la Colonie et, celà, en application de l’ordonnance fédérale concernant la tuberculose. La société a ainsi bénéficié d’un subside total à la construction de plus de 51’000 francs.
Plusieurs améliorations
Depuis les premiers achats de terrain et la construction de la Colonie, les responsables ont procédé à différentes améliorations principalement pour le bien-fonds en effectuant des échanges avec des voisins, de telle manière que les diverses parcelles ne forment plus qu’un mât et le chemin d’accès devienne propriété privée.
Mentionnons que la surface totale dont dispose la Colonie à Ravoire est de l’ordre de 16,030 mètres carrés. L’orateur rendit hommage, à ce sujet, aux initiateurs de la Colonie de vacances qui ont pu se procurer les terrains à des conditions fort intéressantes, ce qui permet de compter aujourd’hui, à titre de réserve latente, une plus-value importante sur le prix des terrains qui a été augmentant à Ravoire, soit à cause du développement de cette petite station touristique, soit à la faveur de la haute conjoncture.
Paradoxe
Concernant le nombre d’enfant que les parents inscrivent chaque année pour un séjour d’un mois à la Colonie, on doit constater que le chiffre va en diminuant et cela malgré l’évolution démographique. A titre d’exemple, M. Actis rappela que l’année dernière, si les garçons étaient en nombre, il a fallu par contre, pour le mois réservé aux filles, compléter l’effectif avec des garçonnets en bas âge et des fillettes venant de l’extérieur du canton. Si ces derniers apports sont intéressants du point de vue financier, l’on doit remarquer qu’ils ne correspondent pas au but premier de la Colonie qui est avant tout d’intéresser la jeunesse de la commune. « Nous touchons ici un paradoxe qui fait que plus on réclame des mesures sociales, moins ils semble que ‘on en ait besoin. Il est vrai qu’aujourd’hui d’autres possibilités s’offrent aux familles pour le séjour des enfants durant les vacances, mais Mlle Digier et le comité n’en doivent pas moins constater que pour plusieurs cas, la juste appréciation et l’autorité des parents, font quelque fois défaut. L’aspect financier ne peut, en tous cas, être un obstacle du fait que nos tarifs partent d’un minimum d’un franc par jour par jour et par enfant, ce qui fait un total par mois de trente francs, total correspondant à l’allocation mensuelle qui est versée au père ou à la mère en plus du salaire ». M. Actis termina son exposé en adressant ses remerciements personnels à tous ceux qui oeuvrent à la bonne marche de cette « entreprise » et également à ses collègues du comité qui, chacun dans son dicastère, contribue à la parfaite gestion de la Colonie de Ravoire.