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Usine de santé

La Colonie de vacances de Martigny a treize ans d’existence

L’enfant est une fleur délicate qui mérite les plus grands égards car, de sa formation première aussi bien physique que morale, dépend son avenir.

C’est pourquoi les pouvoirs publics directement, mais aussi par l’intermédiaire des associations constituées dans ce but , ont le devoir impérieux d’aider à améliorer le sort des jeunes générations.

Les colonies de vacances connaissent depuis les premières années de ce siècle une vogue toujours croissante et constituent un facteur important du bien-être de nos enfants. Elles leur assurent pendant plusieurs semaines un séjour heureux qui les fortifie physiquement par une vie au grand air, une nourriture saine et abondante. La Colonie de vacances de Martigny ne fit son apparition qu’en 1946, après que la guerre eut ravagé le monde. C’est probablement l’ esprit nouveau issu de la grande conflagration , esprit engendrant des mouvements spontanés de charité, qui fit se constituer à Martigny une association à but idéal sous le nom de Colonie de vacances de Martigny. Celle-ci voulait offrir un séjour aux enfants dont l’état de santé nécessite une cure d’air; seconder l’action de la la Ligue antituberculeuse; exploiter enfin, sans but lucratif, des bâtiments à acquérir ou à louer dans le but d’y installer la colonie. L’organisation générale avait alors été confiée à un comité présidée par le regretté Adiren Morand, comité chargé de pourvoir au financement de cette oeuvre, à l’entretien du chalet « Bon Abri » situé à Champex-d’En-Haut et pouvant recevoir 22 petits colons.

On manque de place

Bien vite, le succès obtenu fit que le manque de place obligea le comité à refuser des demandes, fondées pourtant. On procéda à des agrandissements en envisageant, en 1949, l’achat d’un chalet contigu. Cette solution provisoire a permis à la Colonie d’accepter un nombre beaucoup plus important de pensionnaires : 44 en 1953, 83 en 1954. L’expérience a cependant fait ressortir certains désavantages:

  • La dispersion des services dans plusieurs bâtiments rendait l’organisation et le contrôle difficiles: cela nécessitait un personnel nombreux et augmentait sensiblement les frais d’exploitation;
  • la Conception ancienne des bâtiments, le mauvais état de certaines installations, l’absence de locaux de service indispensables exigeaient de la part du personnel des travaux supplémentaires, compliquaient le problème de l’éducation.

« Bon Abri » d’autre part, pour être rendu plus confortable demandait encore d’autres travaux d’amélioration qui, bien entendu, auraient engagé le comité et la commune à consentir des frais élevés.

D’autres part, le même problème se posait à la Colonie de Martigny-Bourg. L’union fait la force se dit-on alors. Les deux comités fusionnés obtinrent un très large appui des autorités et l’architecte Paul-Louis Rouiller fut chargé de l’élaboration d’un projet de construction nouvelle.

Encore fallait-il trouver un endroit idéal pour l’ériger. Plusieurs solutions furent envisagées: Champex, Finhaut, Verbier, Ravoire. C’est finalement cette dernière station qui l’emporta grâce au site enchanteur qui l’entoure. Point n’est besoin d’y habiter pour constater que cette région, exposée aux ardeurs du soleil, confortablement adossés à la montagne est abritée des vents du nord. On ne pouvait guère mieux choisir !

On construit !

Sous la présidence de M. Roger Moret, le comité décida l’achat d’un terrain de 15.000 m2 et le projet présenté par l’architecte Paul-Louis Rouiller reçut l’agrément du Service cantonal de l’hygiène. On s’est étonné, dans certains milieux, de la silhouette curieuse du nouveau bâtiment : le toit canadien ne se voit guère chez nous. Mais ne s’agissait-il pas de gagner de la place tout en aménageant les fonds ? L’économie ainsi réalisée (20’000.00 CHF environ) n’est pas à dédaigner. Et les fâcheux, les esprits chagrins craignant que ces lignes modernes nuisissent à l’aspect du lieu ont été vite tranquillisés.

Dix ans après !

Dix ans après la fondation de la Colonie de vacances, on pouvait inaugurer, le 24 juin 1956, le nouvel établissement. Tout a été étudié, parfaitement conçu. Il n’est pas exagéré de dire que le bâtiment est un des plus modernes du genre existant en Suisse. En dix ans, les Martignerains ont donc largement rattrapé le retard qu’ils avaient dans le domaine des colonies de vacances sur leurs amis confédérés.

Au sous-sol, salles de jeux, vestiaires, douches ; au rez-de-chaussée, réfectoire transformable, grâce à des parois mobiles, en plusieurs petites salles, cuisine avec économat, infirmerie, téléphone; aux 1er  et 2e étages, dortoirs (80 lits), toilettes, vestiaires (chaque enfant reconnaît son armoire et son lit à un motif représentant un animal ou un oiseau — initiative très heureuse abandonnant le classique numéro qui sent par trop la caserne), chambres pour le personnel surveillant. Le tout enfin, dans un décor parfait, au milieu des arbres , face à un panorama grandiose.

C’est tout simplement magnifique et les initiateurs d’un tel œuvre peuvent en être fiers.

A lire aussi « Une journée chez les fillettes » avec l’interview de Gaston Moret en ouvrant le PDF ci-dessous.

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