Les camps d’été pour les enfants cartonnent en Valais. La colonie de Ravoire affiche complet, avec huitante-deux vacanciers par semaine. Reportage.
8 h 05. Dans la colonie de Ra voire, c’est le calme au rez-de-chaussée. Impossible d’imaginer qu’aux deux étages supérieurs, c’est l’effervescence. Réveillés en musique, les enfants se préparent pour le petit-déjeuner.
Dehors, les tables sont mises. Verres et assiettes n’attendent plus que les convives. Dix minutes plus tard, c’est le branle-bas de combat dans la cour. Les huitante-deux enfants du camp débarquent pour le repas. Tout se fait cependant sans cris ni larmes. Chaque enfant rejoint son groupe chapeauté par un moniteur. « On est obligés d’être organisés, sinon c’est vite le chaos » , remarque Guillaume Bonvin, président de l’Association de la colonie de Martigny à Ravoire. Ce passionné de colonie – « cela fait dix-sept ans que je viens ici l’été » – est de passage sur les lieux ce jour-là. Pour parler à la presse certes, mais aussi pour rendre une petite visite aux directeurs des camps. « Guillaume est toujours là si on a besoin de lui. Par exemple, hier, il a été l’un des chauffeurs pour l’une de nos sorties. C’est une perle, écrivez-le » , souligne Mathieu Moser, codirecteur du camp en cours.
Au sein de l’équipe dirigeante, on sent une belle complicité. Tous les adultes – directeurs, moniteurs et aides-moniteurs – sont conscients de leurs responsabilités. En sécurité, les enfants peuvent ainsi savourer chaque seconde. A commencer par les tartines de pain frais et le chocolat froid. A table, la conversation tourne autour des activités de la journée. « Aujourd’hui, avec mon groupe, on va faire un babyfoot géant. On n’aura le droit de bouger que les jambes pour toucher le ballon. Nos bras seront attachés. Comme les figurines dans les vrais babyfoots. Je me réjouis trop! » , s’enthousiasme Louann.
Mais, auparavant, les huitante convives doivent mettre la main à la pâte pour le rangement. Ils débarrassent la table; certains sont de corvée de vaisselle tandis que d’autres nettoient les chambres. « Ben dis donc, tu as été rapide aujourd’hui pour finir la chambre. Qu’est-ce qui se passe? » , lance Shadya Rezqallah, monitrice, à l’une des fillettes de son groupe.
Devant les lavabos, une dizaine de petites filles se brossent les dents en s’admirant dans les miroirs. « Ici, c’est l’étage des filles. Des fois, les garçons, qui dorment dessous, disent qu’on fait du bruit » , confie Caroline en agitant sa brosse à dents. « Je vais passer dans le journal? » , demande-t-elle ensuite, les yeux brillants. Après les tâches ménagères, place au plaisir. Les enfants se retrouvent sur le terrain de jeu aménagé depuis peu devant la colonie de Ravoire. Et imitent les mouvements de la chorégraphie du jour réalisée par l’un des moniteurs. « C’est trop génial comme on s’éclate! » , s’exclame Tom. Tous se rendent ensuite aux activités de leur groupe préparées par les moniteurs. » Dans une colonie, il faut être créatif pour que les enfants ne s’ennuient jamais » , explique Guillaume Bonvin. « On a de la chance pour ce camp, le staff est vraiment épatant » , ajoute Sébastien Jacquérioz, l’autre codirecteur.
Des organisateurs aussi chanceux avec la météo. « Quand il pleut plusieurs jours de suite, c’est un peu galère. Les activités à l’intérieur, ça va un jour, mais après, les enfants ont besoin de sortir » , note Mathieu Moser.
Succès fou
Pour les enfants qui suivent le camp cette semaine encore – les séjours se déroulent toujours sur deux semaines – l’avenir du ciel est bleu. Les météorologues annoncent soleil et chaleur. Les pensionnaires de la colonie pourront ainsi profiter des jeux d’eau dans les piscines installées devant la bâtisse. Profiter un maximum avant de laisser la place aux prochains vacanciers. « Nous affichons complet tout l’été « , note Guillaume Bonvin. Très connue des familles valaisannes et d’ailleurs (les enfants viennent aussi des cantons de Genève, Vaud et Fribourg), la colonie de Ravoire fait un carton depuis sa création en 1955. Entièrement rénovée en 2009, elle offre un confort non négligeable pour tous, y compris pour les personnes en chaise roulante. « C’était important pour nous de pouvoir proposer ce genre de vacances à tout le monde. D’autant plus que pour certains enfants, ce sont leurs seules vacances loin de la maison pendant l’été » , ajoute Guillaume Bonvin. Youaïdi, youkaïda!