23 juin 2021

Réveil, déjeuner, chorée, activité de groupe et repas rythment notre matinée. Les enfants se sont maintenant bien habitués aux locaux et à la météo plus que changeante. C’est cool d’avoir notre petite routine, de prendre nos repères et d’apprendre à se connaître un peu plus chaque jour.

Après une bonne sieste, fermée cette fois pour bien se reposer (pyjama et dodo pendant une heure, quel bonheur !) nous nous sommes réunis comme tous les jours au départ du chemin magique qui nous mène dans différentes contrées.

C’est en file indienne que nous nous sommes enfoncés dans la forêt, au détour du plus grand arbre un bruit a résonné. Fermant la marche, je me suis retourné et j’ai aperçu une vielle dame qui me faisait signe, ses confitures étaient tombées de son panier. « Je n’ai pas le temps, tant pis » « Je dois me dépêcher, ma petite fille doit venir me rendre visite » expliquait la grand-mère. Elle s’est faufilée dans la forêt sans même ramasser tout son cheni.

Après un bout de chemin, on s’est tous réunis pour faire une pause « petit-creux », quand tout à coup, on a entendu un fredonnement, puis un loup est arrivé avec une drôle de brouette. Stupéfait, tout le monde s’est rapproché. Et là, cher journal, les larmes me sont montées. Une petite-fille habillée tout de rouge était allongée là inconsciente dans cette brouette. C’était le petit chaperon rouge ! Avant même de pouvoir intervenir et m’exprimer les enfants se sont mis à crier et le loup s’est enfui dans la pénombre.

Ne t’inquiète pas, mon journal, on l’a recueillie, soignée et guérie. Tout faisait sens maintenant, c’était mère grand ! La pauvre allait attendre sa petite-fille toute la nuit sans même un bout de pain pour se rassasier. Les colons ont proposé de s’en occuper, c’est armé de courage qu’ils ont tous été piocher dans notre garde manger et affronter la grande forêt avec tous ses habitants pour sauver cette grande dame.

Une heure plus tard, après avoir cherché et évité de justesse les meutes de loup affamés, les enfants ont, enfin, trouvé la maison. Heureusement, aucune visite du loup, mère-grand allait bien et était soulagée de savoir sa petite-fille en sécurité. Ne voulant pas rester seule, sans compagnie, elle a décidé de nous suivre pour un petit bout de chemin, le temps que sa petite fille se remette de ses blessures.

Après toutes ces péripéties, nous sommes retournés à notre camp de base. C’est affamé qu’on a accueilli le repas avec un grand sourire. Avoir vu toutes ses confitures et ces provisions nous avaient mis l’eau à la bouche ! Nous étions tous assis à discuter quand le loup est arrivé. Il avait l’air triste, seul, comme s’il pleurait. Les enfants, pris de peur, voulaient qu’il s’en aille, Maude et Maxime voulaient le griller à la broche mais la belle petite chaperon rouge approcha le loup et l’enlaça. C’était un moment hors du temps, comme si la bonté et l’innocence de cette jeune canalisa toute la noirceur du loup.

On supposa que ce loup n’avais pas blessé la jeune fille, mais l’avait protégée contre ses pairs. Nous n’avons pas la version définitive mais le câlin mis tout le monde d’accord : les enfants se sont rassemblés autour de lui et l’ont caressé, il était si heureux. Nous ne pouvions pas le laisser repartir, tu imagines, s’il retournait seul dans cette forêt, livré à lui-même !!!

Le loup s’est exprimé, oui tu lis bien, ce n’était plus un son guttural mais bien des mots qui sortaient de ses crocs. « Je suis désolé, je ne veux plus être vu comme une bête, accepter moi et donner moi de l’amour… » « En échange, je vous protègerais de tous les animaux de la forêt, je parle leur langue et je suis effrayant; aucun d’eux n’osera s’approcher ». Après de longues minutes d’hésitation, nous avons accepté. Il faut dire que c’est grâce à la magnifique petite-fille : comme dans un tribunal, elle a plaidé la cause du jeune loup. Nous avons décidé de le nommer Léo et de lui préparer une soirée en son nom.

Cher journal, tu connais mon humour, enfin pas vraiment, mais bon, bref… Nous avons décidés d’organiser des jeux avec le mot loup dedans 😉 Un loup glacé pour les plus sportifs d’entre nous, un coloriloup pour l’âme artistique et un loup-garou grandeur nature pour nous préparer à des attaques.

Ce soir, je ne vais pas compter les moutons pour m’endormir mais plutôt réfléchir à de nouveaux jeux de mots, bien plus drôle. Restes et tu verras, j’en ai à revendre.

Bonne nuit mon cher journal.

Tim